vendredi 3 août 2007

Récit d'une célibataire en expérimentation

La nouvelle jetsetteuse célibataire et surtout majeure, que je suis depuis peu de temps, s’est enfin décidée hier à tirer profit de son statut. J’ai sorti. Pour la première fois. Pour de vrai. Dans un endroit sérieux où il y a un doorman qui vérifie méchamment les cartes. J’ai sorti hier pour la première fois aux très connues Foufounes Électriques. Bonne idée.

Dans le récit de ma soirée qui suivra, vous serez témoins des nombreux préjugés que je porte envers les choses et les gens. Rassurez-vous, je reste une personne gentille et agréable, mais avec des préjugés. Vous aurez également –malheureusement le droit de me juger à mon tour. Mais rappelez-vous. On fait tous des erreurs.

Ça commence excellemment bien puisque c’est le Ladie’s night. Je bois gratuitement toute la soirée. Cependant, il est à noter que Ladie’s night ne signifie pas drinks de ladies gratuits pour la soirée. Ladie’s night veut plutôt dire on soûle les guerdas pour pas cher. La Moslon Dry, même gratuitement c’est horrible et ça donne envie de vomir. Tant pis, c’est gratuit et ça fait la job.

C’est alors que l’on s’élance, ma clique d’accompagnateurs ainsi que ma personne sur la piste de danse pour se trémousser au son des années quatre-vingt et autres hits de chilleux qui ont suivi après. Même si c’était ma première fois, j’ai assez compris vite l’atmosphère déglinguée et sexuelle qui régnait sur la piste. Ça boit, ça se frotte, ça s’amuse, ça danse. Super.

Avec mes deux Molson Dry dans le corps, j’ai ressenti un sentiment plutôt étrange et amusant. Puisque j’étais venue pour m’amuser et rigoler un bon coup, je me suis dit : « amusons-nous à fond. Je ne quitterai pas cette piste de danse sans en avoir frencher un. » Objectif de la soirée assez intéressant.

Ce qui fut une relativement bonne idée. J’avais en quelque sorte quelque chose à prouver à moi-même… Et je voulais probablement raconter quelque chose d’intéressant à ma clique et ici aussi le lendemain matin.

Je n’avais jamais espéré ou plutôt je n’ai jamais crû qu’une telle chose aurait pu se passer.

Je spottais allègrement quelques mecs dans les alentours, mais la pression que je ressentais face à l’objectif de la soirée ne faisait que croître. J’ai crû également à ce moment que les demoiselles étaient en forte majorité sur le plancher et que mon choix de monsieur à frencher était plutôt restreint. Cette chose me fut plutôt infirmée une fois la soirée terminée par un ami avec un œil plutôt observateur et sobre. C’était le Capitaine de notre soirée. Je me sentais donc forcée d’agir rapidement si je voulais atteindre mon objectif.

Alors que les choses en procédures n’étaient pas si mal, je fis une grave erreur. Je décidai de changer d’endroit pour aller rejoindre des amis. C’est pareillement à ce moment que je me suis ramassée (ou peut-être j’ai plutôt crû) être pratiquement entourée que de dames. La pression devenait énorme.

Et c’est à ce moment qu’Il est arrivé. Je me la frétillais agréablement entourée de deux amis. Et c’est à ce moment qu’Il est arrivé. Dans mon dos. Je me suis dit : ça y est. Je me suis dit, avec mes deux bières dans le sang : ça y est. On s’agitait. C’était bien amusant. Il est à noter que une piste de danse n’est pas l’endroit par excellence pour bien observer les gens. Il n’était pas super. Okay. Pas mon genre. Juste okay. Il avait un petit look intello. Ça va. Une petite touche d’exotisme ou je ne sais quoi. Ça va. Un polo bleu. Okay. Des shorts de beach boy. D’accord. Un beach-boy-intello-à-lunettes. Ça va. C’est un peu loin de mes standards de perfection. Mais ça va. Et tandis qu’on se la shakais allègrement, j’ai prié Dieu au même moment afin qu’il ne porte pas de gougounes. Tout sauf des gougounes. Cependant, il est assez difficile de remarquer le type de souliers que porte les gens dans de telles circonstances.

On continuait de se la frotter et tout et tout. Et j’ai frenché. Ouf. Objectif atteint. Sauf qu’il est bien difficile de s’en aller joyeusement une fois l’objectif touché. De toute façon, je m’amusais bien. C’était rigolo. Et nous poursuivions le processus entamé. J’ai appris, une fois la soirée terminée, que mon Capitaine de Soirée n’approuvait pas vraiment mon choix, mais puisque c’était plutôt rigolo, il a décidé de me laisser dans les bras de l’Inconnu. Comment on dit déjà…merci?

Je commençais à dégriser.

À reprendre possession de tout mes sens. Dont ma vue.

Certes, il n’était pas un sex-symbol et pas mon genre, mais il était de bonne compagnie et assez agréable. Mais une autre Molson Dry s’imposait.

Nous sommes alors sortis sur la terrasse pour discuter. Jeeeezz. Je l’ai aperçu à la lumière. Et je l’ai jugé en deux secondes. Je suis restée gentille et surtout curieuse et j’ai discuté pour voir ce qu’il avait à me dire.

Tu viens souvent ici?

Gloup. Je ne m’y connais pas réellement en discussion drunk avec un inconnu dans un bar, mais il me semble que ce n’est pas la meilleure phrase pour starter. La curiosité me poussa à rester. Et le fait d’avoir égarer mes amis aussi.

Et nous conversâmes. Je ne m’y connais pas non plus réellement en sujets pour dialoguer avec un inconnu, mais je crois que l’école et en-quoi-t’étudie-où-tu-t’en-vas-dans-vie ne sont pas les meilleurs choix. Je découvris, néanmoins, plein de choses splendides à son sujet.

Je venais de frencher un rive-sudois-universitaire-à-Mc-Gill-en-génie. Ça va. Ça fait différent. C’est plutôt original. Mais. Je les aperçus. Non, chers lecteurs, je n’aperçus pas ses yeux qui m’envoûtèrent et me firent souhaiter que j’avais enfin trouvé l’homme de ma vie. Non. Ce fut davantage percutant.

Il portait ça. Oh mon Dieu. C’est réellement à ce moment que j’ai voulu déguerpir. J’ai tellement voulu m’en aller. Je ne pouvais pas croire qu’il y avait sincèrement plus pire que des gougounes. J’ai eu un haut-le-cœur. Je venais tellement de donner une chance à un nerdz. Même pas un geek. Ou gamerz. Un nerdz qui est un adepte du vélo. Un real.

Mon Capitaine de Soirée vint me sauver quelques instants plus tard. Merci. L’Inconnu me supplia de lui donner mon email. Ce que je fis. J’ai eu évidemment une bien belle surprise ce matin. Il m’avait ajouté. Non sur MSN, mais bien sur Facebook.

Oh mon Dieu. Quelle soirée. Quelle aventure.

J’ai appris une leçon. Prendre son temps. Rien ne sert courir et se lancer sur le premier inconnu qui s’offre à toi. J’ai appris plus tard que les mecs étaient largement en domination sur la piste de danse et que j’avais de bien plus beaux spécimens qui me tournaient autour.
Au moins ce fut rigolo. Et ça fait une bien belle histoire.

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